Du 22 au 25 avril
Aujourd’hui, après cette halte bien sympathique à Puyhuapi, nous faisons notre dernière grande étape sur cette Carrera Australe.
Il ne faut pas partir trop tard, la route est fermée pour travaux à certaines heures de la journée.
Attention, il semble aussi qu’elle soit aussi souvent fermée pour cause d’effondrement. Hier, c’était le cas.
On a le sentiment que le chantier avance au rythme des incidents. Il y a des jours où le travail avance et d’autres où il recule.
En tout cas, les ouvriers ont bien du courage de travailler ici avec les risques d’éboulements.
Après tous ces jours de froid et d’humidité, enfin, vers 13, nous trouvons un endroit au soleil pour un pique-nique.
Un agréable moment de détente
Un peu de mécanique. Rajout de 300 ml d’huile dans la boîte de transfert avec notre système de fortune. Finalement, pour 2000 km, c’est pas énorme. Pépère peut encore attendre pour un garage.
Plus loin, Daniel s’arrête pour filmer notre passage sur ce pont avec son drone, Doreen reste en bas avec lui pour faire cette photo.
Et nous arrivons à Chaiten.
La ville a subi l’éruption de son volcan en 2008 et Michel a prévu de voir la ville non rénovée avant de monter au volcan qui fume encore.
Effectivement, la vie a repris sont cour, mais les tracés restent encore bien visible.
Finalement nous retrouvons nos Brésiliens. Daniel demande à un habitant où dormir.
-continuez sur 5 km vous trouverez une belle plage.
Nous y allons et effectivement, c’est un peu le paradis.
A peine sur place, nous nous promenons sur la plage, un peu en ordre dispersé.
Au moment de revenir vers Pépère, Michel entend comme une explosion sourde, puis deux, jusqu’à 5.
-apparemment, nous allons dormir au son des petites explosions du volcan.
C’est original. Il est content.
Plus loin Doreen et Rosa entendent également ces explosions sourdes.
Elles se demandent si elles n’ont pas rêvé.
-t’as entendu Rosa?
-oui, c’est quoi.
Michel arrive.
-t’as entendu?
-oui,
Daniel voit le fils de la famille qui habite la seule maison en vue.
Ils parlent en espagnol et vont chercher le père qui sort bien étonné.
Tout le monde regarde le ciel.
Un énorme nuage vient d’apparaître!!!
Le père fait une drôle de tête. Il prend son téléphone et appelle on ne sait qui.
Non, ce que nous venons de voir n’est pas normal.
Un volcan vient d’exploser. ..
Deux jeunes voyageurs ont monté leur tente pour la nuit. Ils ne sont pas rassurés car en cas de problème ils sont à pieds…
-bien sûr qu’on vous emmènera si ça tourne mal
Nous discutons tous de l’opportunité de rester ici.
Les parents de Rosa sont géologues, elle les appelle au Brésil.
Ils sont déjà au courrant. Nous restons en contact avec eux une petite heure avant d’apprendre que ce que nous pensions être à côté de nous est à 200 km.. Il s’agit du volcan Calbuco.
Normalement, nous ne craignons pas de retombées car le vent n’est pas dans notre direction.
Un débat s’installe et finalement, malgré quelques appréhensions nous restons ici.
Même pas peur!!! tout le monde dort…
Le lendemain, nous profitons de la plage un moment avec des lions de mer et des dauphins qui viennent manger à quelques mètres du bord.
Puis, Doreen et Michel vont passer l’après-midi à quelques kilomètres pour profiter des bienfaits d’une source chaude.
Finalement, c’est une journée tranquille, demain nous remontons en direction du volcan car c’est notre route et nous sommes curieux de voir ça de prêt.
ici, c’est vraiment beau…
Nous partons de bonne heure, car nous avons deux ferries et 70 km de piste.
Les ferries, c’est super, l’embarquement se fait en pleine jungle
Et après on a l’impression de faire une croisière en Patagonie. Avec toutefois, une petite fumée au loin qui nous rappelle que nous sommes vers le calbuco.
Plus nous approchons de la zone, plus l’excitation monte, mais, avant notre troisième ferry, nous constatons que la nuit va arriver. Nous risquons d’avoir à nous poser dans une grande ville inconnue et de nuit. On n’aime pas ça alors, nous restons pour la nuit au village de débarquement.
Aujourd’hui, c’est sûr, on va voir de près ce volcan Calbuco en action…
Aucune autorité ne nous bloque et nous pouvons aller jusqu’à la grande ville de Puerto Montt, puis longer le lac Llanquihue.
Tout d’un coup, il apparait. Doreen et Michel sont vraiment excités, c’est incroyable de voir un truc pareil…
La police revient de la zone.
Pépère se fait son petit « selfie » pour marquer son passage
Pour nous, c’est un peu comme au glacier Perito Moreno, chaque point de vue semble différent du précédant, on mitraille.
Mais, qu’est-ce qu’il est grandiose dans son environnement…
Et ça explose, et ça explose…
Un peu à gauche, celui-là attend jalousement son heure de gloire. Il a la réputation d’être le plus dangereux de la zone.
Mais, alors que nous espérions aller toujours plus près, nous sommes stoppés dans notre élan par ce brave policier qui ne peut nous laisser aller plus loin.
Ce n’est pas grave, nous en avons déjà bien profité.
Et puis, non, on va essayer de l’autre côté du lac, peut être que la route n’est pas bloquée…
70 km plus loin, nous trouvons un super coin pour la nuit juste en face du « monstre ». Il crache toujours ses cendres sur l’Argentine, ici, le vent nous protège. A côté de nous, des fermiers nous ont vus. Si le vent tourne, ils nous préviendront surement.
Le lendemain, dommage, le ciel est couvert !!!
Nous décidons de nous approcher encore plus et d’essayer d’aller dans la zone de sécurité.
A notre grande surprise, nous passons un barrage de police. Notre identité est relevée et nous pouvons continuer.
Petit à petit les cendres apparaissent sur la route et les arbres.
Nous nous équipons pour les cendres avant d’arrivée au village d’Ensenada, juste au pied du volcan.
Là, nous avons conscience d’arriver dans une zone sinistrée…
Les engins,
La croix rouge distribue des repas, la police et l’armée aident de leur mieux.
Les habitants sont venus juste pour la journée commencer à dégager les cendres.
Nous ne comprenons pas, mais, certaines maisons se sont même effondrées.
Cette région si verte s’est couverte d’un manteau gris. Les journalistes parlent de paysage lunaire, nous préférons comparer ce que nous voyons à un village de montagne avec de la neige qui serait grise.
Finalement, doucement, nous reprenons notre route
avec une pensée pour ce village qui vit un moment difficile mais,qui comme Chaiten après 2008, retrouvera bien heureusement son visage et ses habitudes dans quelques temps.
Ils pourront toujours regarder ces panneaux, les volcans sont imprévisibles.