Après avoir passé le barrage sur la route, nous arrivons à San Cristobal de las casas.
Au camping, nous retrouvons Firmin, Sandrine et leurs deux filles ainsi que d’autres voyageurs, allemands, Hollandais ou canadiens. Vraiment, toutes ces rencontres agrémentent bien nos voyages chaque année.
Doreen retrouve toujours avec plaisir sa langue maternelle.
D’ailleurs, en parlant de rencontre, Nous avions passé quelques jours au Guatemala avec un groupe de camping-cars français, ils avaient été très touchés par la visite de l’église de Chamula.
Jacques complètement étonné par ce qu’il a vu, avait même refusé de nous donner la moindre information, pour nous maintenir le plaisir de la surprise.
-Vous verrez, on ne vous dit rien !
Eh bien, derrière cette porte, gardée par une indienne avec sa robe de laine,
Nous avons vécu un moment incroyable de découverte, d’émotion et d’émerveillement.
Mais, comment une si petite église peut-elle générer tout çà à la fois ?
San Juan de Chamula est un village rebelle qui n’a depuis des siècles cessé de lutter pour son indépendance. Le peuple indien de cette petite localité a, au fil du temps, obtenu de haute lutte le droit de conserver son mode de vie et surtout ses traditions.
En 2016, encore, ils se sont rebellés contre la gestion de leur maire, avec malheureusement à la clé, des dizaines de morts, dont celle du maire en question.
Et l’église dans tout ça ?
Eh bien, ce que nous avons vu, doit être raconté, car à l’intérieur, chaque fidèle ou homme de maintenance est un policier en puissance. Il est formellement interdit de prendre des photos à l’intérieur et tout le monde y veille. Généralement, nous passons outre, mais à Chamula, nous n’avons pas osé, par respect, mais également par crainte.
Dès notre entrée, en une fraction de seconde, nous comprenons que nous entrons dans un lieu jamais imaginé, voire un monde irréel. L’émotion nous saisit instantanément…
Essayons de raconter… Vraiment, que ces photos nous manquent, mais essayons tout de même.
Le décor d’abord, aucun banc ni chaise pour les fidèles !!!
Au sol, ils sont en train de changer la moquette, en fait, des hommes déballent de grands sacs d’épines de pin
Vus à l’entrée
Et les étalent jusqu’à recouvrir entièrement le sol de l’église.
Le long des murs, de chaque côté, les portraits des saints sont fixés au-dessus de multiples bougeoirs. Chacun honore celui de son choix en déposant des bougies. Un saint est choisi chaque jour et mis en valeur au centre de l’église.
Tout ça ne ferait pas un monde d’émotion sans les fidèles. Ils viennent ici en famille, les femmes et les enfants en tenus traditionnelles. Ils restent assis par terre en petits groupes pour faire leurs prières.
Tout commence après l’entrée de l’Eglise. Ils se font une petite place au milieu des épines de pin et alignent à même le sol trois rangées de bougies, une couleur par rang.
En faisant chauffer le bas une fraction de seconde, ils collent ces bougies, avec une dextérité incroyable. A côté d’eux se tient un sac plastique avec les offrandes, poulets morts, bouteilles de Coca etc…
Une fois tout installé, l’un d’entre eux commence la prière d’un ton monotone et dans sa langue indienne. Manifestement, ils ont pris beaucoup de liberté avec les textes religieux.
A propos de liberté, nous ne voyons aucun Jésus dans l’église et pour cause, cette tribu adoratrice du soleil considère qu’il est lui-même une partie du soleil, donc il n’a rien à faire ici.
La prière dure le temps des bougies.
Et cette prière se répète encore une ou deux fois en remontant vers le chœur.
A chaque fois, un homme vient racler la cire coulée au sol pour laisser place nette aux suivants.
Et, lorsqu’on arrive au chœur, plusieurs petits groupes de 3, 4 ou 5 personnes sont plongés dans leurs prières avec une ferveur telle qu’ils ne s’intéressent pas à nous. ( Sauf, bien sûr, s’ils sentent la présence d’un objectif d’appareil photo.) Pourtant nous sommes juste à côté d’eux.
Tout ça dans la pénombre, il est impossible de ne pas être transporté dans un autre monde pendant la visite.
Pour Michel, il n’a encore rien connu de tel, même les cérémonies des moines bouddhistes dans les monastères Mongols sont moins surprenantes face à cette anarchie organisée, dans un lieu de culte.
Nous avons du mal à quitter ce monde et passons beaucoup de temps à observer.
Dehors,
la vie reprend, calme pour certains
Dans la bonne humeur pour d’autres
Les jupes de ces femmes sont bien en laine
En voilà la preuve.
Le soir, nous passons devant le cimetière
Pour aller dans la montagne dormir prêt d’un village indien, mais nous sommes vendredi soir
Et la fête se termine.
Doreen se sent mal, isolée, au milieu de gens qui ont bu plus que de raison. Nous retournons dormir à San Cristobal.
San Cristobal, nous la visitons le lendemain.
Sa cathédrale
Ses cireurs de chaussures
Ses indiennes qui brodent sur les trottoirs
Ses jolies rues coloniales
Ses modes de transport à la limite
Et ses vendeuses de souvenirs tissés, complètement épuisées de ne rien vendre. Les pauvres !!!
Les fêtes de pâques approchent, les décorations sont installées.
Pour eux, ce n’est pas vraiment la fête, après avoir bien travaillé, ils doivent maintenant faire la queue pour toucher leur paye.
Ces deux gamins, timides, en train de faire leur devoir dans la rue n’ont pas encore ce problème.
Après 3 jours sur place, nous poursuivons notre chemin vers le canyon de Sumidero du haut duquel les indiens ont préféré se jeter plutôt que de se soumettre aux conquistadors.
Il est tout de même profond de 1000 mètres
En redescendant, nous voyons la ville de Tuxla Gutirrez, un peu pixelisée…
Vraiment, sur les routes, on voit vraiment de tout… Un chien tourdumondiste en vélo, c’est une première.
Puis, nous rejoignons le pacifique, juste avant la nuit. Heureusement, nous sommes gentiment hébergés sur le parking de ce restaurant,
par le patron très chaleureux, sur la photo au moment du départ de sa femme en « taxi »
Oui, oui, ce sont bien des taxis.
Et reprenons la route des »Tope » pas top du tout