Nous quittons la nouvelle Orléans
En remontant le Mississippi, tout est dans, l’eau,
Les routes
l’électricité
Les arbres
Tous est relié par les bayous
c’est une situation normale dans le delta
Mais là, un peu moins
Notre première ville est Natchez. Les français sont les premiers européens à s’y installer
et faire venir des esclaves pour cultiver le coton.
Les maisons classées au patrimoine national, laissent entrevoir la richesse de ces plantations.
Nous souhaitons profiter de cette « route du blues » pour aller régulièrement régaler nos oreilles dans les bars.
Ce type est formidable, autant au niveau de la guitare que de la voix
Le soir, nous allons dormir sur le parking de l’office de tourisme où le sol goudronné nous oblige à sortir notre système d’égout déjà bien éprouvé.
Pour les connaisseurs, depuis 7 ans nous parcourons le monde sans fermer notre réserve d’eau usée. Avec ce seau, nous pouvons dormir même en ville. Il est vidé le matin soit dans l’herbe, soit dans une bouche d’égout.
NON… pas les toilettes
Le lendemain, nous allons visiter une propriété bourgeoise
En France, nous avions aussi notre bourgeoisie, alors, nous ne sommes pas béats, comme nos co-visiteurs américains complètement admiratifs. En tout cas, cette vaisselle est bien de chez nous, Limoges bien sûr.
Vu les moustiquaires, le plus dangereux ennemi était le moustique (pour les blancs bien sûr, les noirs, c’était autre chose)
Et ces toilettes collectives…. On n’en revient toujours pas. Peut être que maintenant, on fait trop de manières.
Les voitures de l’époque n’étaient pas mal non plus.
Depuis hier soir, nous communiquons avec nos amis de « la bougeotte », ils arrivent du nord et nous remontons du sud. Nous convenons de nous retrouver à Cleveland. Non pas la grande ville, une toute petite ville capitale dans l’histoire du blues.
En route, nous profitons d’un petit producteur bio.
En tout cas, dans le Mississippi, le rêve américain n’est pas pour tous.
Et nous arrivons les premiers au Walmart (Leclerc incontournable aux USA) de la ville, Nous avons prévu de passer la nuit ensemble sur le parking. Tiens, les voila
avec leurs vélos fixés devant la roue de secours, elle-même fixée devant le radiateur.
Cà aussi, c’est l’Amérique… Ils ne sont jamais inquiétés par la police.
La soirée se passe au restaurant « chez Pépère ». Mado amène le repas et nous fournissons le vin et le camembert.
Le lendemain, nous allons tous ensemble visiter le Grammy muséum du Mississippi, partie décentralisée des Grammy Howard de Los Angeles
La visite commence par un récapitulatif de l’évolution des récompenses depuis la création des Grammy
Doreen est heureuse de voir la partie consacrée aux Suprems dont faisait partie une de ses idoles, Diana Ross.
Avec quelques-unes de leurs tenues de scènes.
Et cette magnifique robe bien portée par Beyoncé à la cérémonie de 2014
Sur cette scène, Jean Paul et Michel se prennent un instant pour les musiciens qu’ils auraient aimé être.
Doreen s’éclate aussi
Un petit tour aux toilettes musicales
Et nous nous séparons déjà de nos amis. Ils vont dans une direction opposée à la nôtre.
En tout cas, c’est toujours super ce genre de rencontre à l’autre bout du monde et de parler de notre passion des voyages. « A +, Jean Paul et Mado. ». Nous les avions vus quelques jours avant leur départ, chez eux dans le pays de Gex
Nous faisons un petit détour pour aller à Indianola, C’est la ville où est né le grand BB KING.
Ils ont fait un musée extraordinaire où en 2 heures, nous faisons plus ample connaissance avec ce monstre du blues.
Toute son histoire nous est contée avec des photos d’époque
Dans les vidéos, son tempérament charmeur fait vite effet, il est très attachant, en plus de son génie musical, il est vraiment sympathique. Doreen est sous le charme tout au long de la visite.
Les vitrines exposent, comme souvent, le plus important.
Ses récompenses.
Quelques bizarreries
Et bien sûr, sa guitare « Lucile » avec laquelle il a vécu l’histoire d’amour d’une vie.
Alors que Michel est déjà reparti vers Pépère, Doreen l’appelle
-Michel, on n’a pas tout vu. Suis-moi.
Et en effet, un peu à l’écart, la visite se termine par la tombe de l’artiste mort à 90 ans en 2015.
Après une nouvelle nuit en sauvage au lac Granada
nous prenons la route de Memphis, la ville que rêve d’avoir vu tout amateur de blues et de rock
Nous passons réserver notre première nuit au camping, juste en face « Graceland », la maison d’Elvis Presley.
Et comme nous avons le temps, nous partons directement pour la visite, ou plutôt le pèlerinage aux sources du Rock.
Pour tout dire, au début, on se demande si ce n’est pas plutôt Disneyland, car l’immense partie musée renifle le business à plein nez, avant de prendre le bus qui doit nous faire juste un peu plus que traverser la route, nous devons poser pour la photo qui sera vendue en fin de visite.
Nous, on trouve çà trop drôle et préférons prendre le photographe et son assistante avec notre appareil. Assez désappointés, ils n’ont finalement pas déclenché. On a bien rigolé.
Donc, après 3 ou 4 minutes de bus, nous arrivons devant la maison d’Elvis de l’autre côté de la route.
Et là, on redevient sérieux pour profiter de ce lieu de souvenir très déroutant.
Alors que nous avions une idée d’un garçon très mégalo, sa maison est assez modeste et chaleureuse, même si les décors sont très, très kitchs…
Le salon où il recevait ses invités.
La salle à manger
La cuisine
Un petit salon, ou il avait installé 3 télévisions pour suivre les infos des 3 chaines de l’époque. Juste pour faire comme le président des Etats Unis
Le salon « Jungle » décoré un peu à l’africaine.
la salle de billard type montgolfière, tendue du sol au plafond d’un drap plissé par des artistes.
Enfin, ce salon avec vue vitrée sur un petit espace de squash
Nous passons devant les escaliers pour monter à l’étage. Ils sont interdits car, parait-il, Prescillia et les enfants utilisent parfois les chambres du haut en dehors des heures de visites. Nous avons du mal à le croire.
Et nous arrivons dehors, où nous pouvons voir l’emplacement pour ses voitures.
même à la piscine, très modeste également.
Et la visite se termine par ce petit cimetière familial
Où repose aujourd’hui la maman, le papa et le fils prodigue.
Tout ce que nous avons vu, n’est pas aussi hollywoodien, qu’on aurait pu l’imaginer, mais de l’autre coté de la route, au grand musée, nous voyons l’autre facette d’Elvis, la frime à outrance à commencer par ses voitures
Ses motos
Et ses tenues de scènes
Sa dernière, utilisée en concert.
Mais, une chose est sûre, en face de ce mur, personne ne peut nier l’importance de ce personnage
C’était, vraiment le King.
Et comme notre King à nous, notre Johnny, il a fait l’armée ce qui, dans les deux cas, a régalé les revues de l’époque.
Enfin, à l’extérieur, ses deux avions personnels dont le gros
Bien équipé à l’intérieur, salle de bain, chambre et salle de réunion
Nous terminons cette visite par le mur et le portail devant lesquels, des millions de fans venaient attendre pour entrevoir leur idole quelques secondes.
Doreen y a trouvé une homonyme.
La visite est longue et la journée bien remplie.
Le lendemain, nous allons visiter la ville de Memphis, et il y a beaucoup à faire.
Tour d’abord le Sun Studio où tous les grands de l’époque ont enregistré
Aujourd’hui, c’est une sorte de musée, mais à part le merchandising de l’entrée
les minuscules pièces sont restées en l’état.
La première est réservée pour les photos, trophées et instruments importants.
Notre guide un peu exubérant nous explique chaque pièce présentée.
Voilà la salle d’enregistrement, avec la vitre derrière laquelle travaillaient les techniciens.
Le plafond acoustique est très rudimentaire.
Tout comme le matériel d’ailleurs.
Michel ne résiste pas à l’envie de poser devant cette photo prise ici même avec le « million dollars quartet » Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins et Johnny Cash.
Elle, non, c’est une usurpatrice plus contemporaine de l’époque disco.
En sortant d’ici, nous pensons à ce tout petit studio d’où est sorti une musique nouvelle qui a inondé le monde en quelques mois.
Aujourd’hui, le culte de ces deux hommes est assez impressionnant dans la ville
Elvis Presley
BB King
Dehors, la ville vit avec ses souvenirs.
Certains un peu moins entretenus
Chaque bar, chaque restaurant est animé par des musiciens en live.
Pour trouver une guitare, il ne faut pas aller loin. Une fabrique de guitare est dans la ville. Il s’agit de Gibson. Tous les guitaristes connaissent.
Nous visitons l’usine, mais ils nous mettent une telle pression que nous n’avons pas osé prendre de photos interdites.
Nous avons malgré tout pu voir fabriquer des guitares étape par étape.
Tout cela bien expliqué par notre guide de la maison.
Encore une journée bien remplie et nous allons dormir sur le parking du tourisme center.
Notre dernier jour est très important pour Doreen, là-bas en Afrique, dans son pays d’apartheid, ils ont beaucoup entendu parler de Martin Luter King, l’homme qui disait « I AM A MAN » face à la ségrégation et l’homme qui avait fait un rêve (I have a dream)….
eh bien dans quelques jours, ils commémorerons le cinquantenaire, anniversaire de son assassinat ici, à Memphis.
Il a été assassiné sur le balcon de sa chambre d’hôtel,
ses deux voitures étaient là, dessous.
Le tueur, avait loué une chambre en face avec cette vue, sorte de réplique de celui de Kennedy
La visite du musée construit dans l’hôtel, est incroyablement intéressante, nous y restons 2 heures à revoir depuis l’esclavage jusqu’à l’assassinat de King et l’élection d’Obama le parcours des noirs sur le continent américain.
Il y a beaucoup d’émotion. Cette jeune femme noire avait les larmes aux yeux en regardant à 1 mètre d’elle cette femme au cœur des évènements 50 ans plus tôt.
Doreen se sentait vraiment solidaire de ces personnes qui criaient leurs revendications.
Voilà, très très résumé, malgré la longueur de cet article, la route du blues se termine pour nous avec un léger blues.