Nous voilà arrivés au nord de la Colombie, fini les montagnes, devant nous, la mer des Caraïbes
Après une traversée du pays assez laborieuse, ça nous fera peu de vacances et ça fait du bien. Dans quelques jours, nous devrons laisser Pépère au bateau pour la traversée vers l’Amérique centrale. En attendant, nous avons bien l’intention de profiter de la mer.
Nous pensions aller directement au parc de Tayrona à l’est de Cartagène, mais nous arrivons à 17h 15 et l’entrée est interdite après 17h. Après un petit moment de déception, nous poussons un peu plus loin jusqu’à un camping dans les cocotiers. Pas mal…
Le soir, alors que nous étions installés dehors, des crabes verts, gros comme la main, s’invitent autour de nous, sympa les petites bêtes, mais, surtout, on ne touche pas….
Et le matin, ce sont les écureuils qui nous rendent visite, pas farouches du tout.
Après une balade sur la plage,
En panne d’argent, nous allons au village suivant à la recherche d’un distributeur. En fait, de village en village, nous faisons 40km pour enfin trouver nos pesos.
Heureusement, la route est agréable avec entre autre ces contraste de couleurs
ces tapis de fleurs
les indiens descendus de leur montagne pour quelques échanges avec le monde « civilisé ».
et cette famille, elle bat tous les records.
Maintenant, rassuré sur ses possibilités financières, Michel installe son hamac entre deux cocotiers pour un repos bien mérité.
C’est pas facile, il manque un peu d’expérience…
Mais une fois bien fixé, c’est le top.
Demain, une association de sauvegarde des tortues vient ici pour un lâché. Nous serons là.
En effet, vers 9h, deux camions arrivent avec leur chargement. Nous n’avons pas réussi à connaitre la quantité, mais il y en a pas mal.
Ces tortues amoureusement élevées jusqu’à 6 et 8 mois sont prêtes pour le grand saut.
Il est assez agréable de constater l’engouement que cet évènement sollicite. Pour encourager ces petites, une véritable haie d’honneur s’est formée.
Jusque dans l’eau, Michel a choisi cette limite pour mieux les voir partir.
Vraiment dans l’eau
de toute façon, on y est mieux que dans le ressac, y a qu’à voir le sauve qui peut, quand les grosses vagues arrivent.
Chacun leur tour, des groupes différents déposent délicatement sur le sable un lot de tortues impatientes.
Ce petit groupe d’enfant suit leurs nouvelles protégées avec passion.
Et hop ! C’est parti.
Il est assez incroyable de voir ces petites tortues qui n’ont jamais vu la mer, filler directement à la rencontre de l’eau, pourtant en furie.
Elles terminent toutes emportées par une vague.
Au fait, elles vont où comme ça ? Nous ne le saurons pas.
En tout cas, cet imprévu nous a comblés.
Pas rancuniers, nous retournons à la réserve qui nous a jetés avant-hier.
Dès le premier kilomètre, nous croisons ce singe capucin.
Rapidement, nous sommes bloqués avec Pépère et nous devons finir à pied pour rejoindre la plage blanche.
Mine de rien elle est à1h 30 de marche et il est tard. On nous propose bien une location de cheval pour le trajet, mais non, nous décidons de marcher dans la forêt, un peu de sport nous fera du bien.
Ils sont étonnants ces petits indiens sur le chemin, ils ne parlent pas espagnol, juste leur langue ancestrale. De toute façon, ils n’ont pas très envie de communiquer.
Finalement, la plage ? On a aussi bien au Lavezzi en Corse.
Le retour par contre est génial, nous rentrons sous une pluie tropical de folie, trempés jusqu’aux os, nous rejoignons pépère par des chemins transformés en bourbier…seuls, sans imperméable dans cette superbe forêt, c’est génial.
Le soir nous allons à un camping dans le parc. Ici aussi, le ciel nous tombe sur la tête.
Voilà, les vacances sont finies, il faut aller s’occuper du bateau pour Pépère à Carthagène.
Tout le monde nous a prévenu, Carthagène, « tu verras, c’est hyper beau ».
Peut-être, mais avant d’arriver en ville, il faut traverser cette zone de misère où les gens vivent dans l’eau, sans eau courante ni égouts…
Pas très joli tout ça.
Mais bon, depuis quelques semaines, nous commençons à avoir l’habitude.
Par contre après notre passage à l’hôtel « Bella Vista » pour laisser Pépère,
nous commençons la visite de la ville. C’est effectivement très beau.
Les rues du centre-ville sont magnifiques
Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire des Caraïbes, la population rappelle à chaque coin de rues ses origines africaines. Tous sont des descendants d’esclaves arrachés à leur continent il y a plusieurs centaines d’années.
Eux sont plutôt des descendants des conquistadors.
Nous passons ainsi 5 jours dans la ville. Deux jours avec Pépère dans la cour du Bella Vista et 3 dans un petit hôtel du centre historique.
La vue de la terrasse d’un côté
De l’autre
Et du milieu.
Il y a même une piscine très agréable dans la cour intérieure.
Nous avons bien fait de choisir un hôtel sympa, car entre le transitaire qui nous a vendu le passage de Pépère, les douanes et les services des anti narcotiques, nous avons passé sur deux jours 12heures d’attente avec les différents services. Heureusement, Michel s’attend toujours au pire dans ces situations, il ne s’est pas énervé, mais quand même…
Entre ces séances de torture psychologique, nous avons bien profité de cette ville entourée de remparts.
Avec des restaus
A ce sujet, ne comptez pas manger tranquilles à Carthagène car vous avez, pendant tout le repas, à tour de rôle, ses artistes qui viennent se produire devant vous pour quelques pesos
Ses vendeurs ambulants,
Et bien sûr, son fort Espagnol que nous visitons par une chaleur à mourir.
Cette boutique a des mannequins vraiment réalistes,
Décidément, comme on nous l’avait prédit, nous avons vraiment aimé cette ville
Avant de laisser partir Pépère, nous partons une journée pour le village de Baru au bout d’une presque ile.
Cette balade de 100 km aurait dû être une formalité, mais ce sera une journée galère.
D’abord, on se perd dans un bled paumé. Nous ne sommes pas les premiers, car ce jeune a endossé une tenue de guide, pour quelques pesos il remet les égarés sur le bon chemin.
Là, on arrache le rétro d’un taxi mal garé. Pas le temps de palabrer des heures, on lui lâche pour 15 € de pesos, il nous laisse repartir.
Alors que jusqu’ici, la route était superbe, elle devient assez inquiétante sur ce bord de mer. On se lance quand même et, avec les 4 roues et tous les différentiels bloqués, ça passe.
Ça passe, oui, mais sur la fin, nous entendons un énorme bruit à l’arrière. On a surement cassé quelque chose, mais quoi ? Un premier checkup ne permet pas de découvrir le problème.
Comme nous n’entendons plus ce bruit, nous continuons notre chemin.
Sur cette presqu’île, Michel pensait pouvoir faire du snoorkling, mais chaque endroit approprié est privé et impossible d’accès.
Nous voilà enfin à Baru et à part deux ou trois jolie petites maisons comme celles-ci,
C’est un village de pêcheurs très pauvre sans grand intérêt.
Voilà, on a été jusqu’au bout, mission accomplie, nous pouvons retourner à Carthagène.
Sans se le dire, Doreen et Michel ont rapidement pensé que si la mer montait, il y aurait un problème pour la plage, eh bien, ils avaient raison… maintenant, on passe où ?
Il n’y a pas deux solutions, les fesses et les dents serrées, c’est encore une fois 4X4 avec les différentiels bloqués et gaz à fond…
On est encore passé, ouf !
Pour ne pas rester sur une mauvaise impression, nous décidons d’aller finir la journée sur la plage blanche, indiquée comme superbe sur les guides.
En fait, la plage n’est pas accessible directement, il faut laisser Pépère en plein cagnard et aller se griller sur la plage. Très peu pour nous, on va voir plus loin mais à chaque fois qu’un coin nous plait, il est privé et inaccessible.
Michel un moment dehors revient vers Pépère,
-bon, ben Doreen, on retourne à Carthagène.
– qu’est ce qu’il arrive ?
– un sale coup, la barre du haut sur laquelle se fixent les amortisseurs est cassée à deux endroits… il faut vite réparer avant de le mettre dans le bateau, il nous reste un jour pour trouver une solution.
Eh bien non, il n’y a plus de jours car nous venons de recevoir un mail sur le téléphone portable, la douane est avancée d’un jour, nous devons être demain matin à 8 heure chez le transitaire.
Nous allons vite à un « lavadero » faire la toilette de Pépère et tout aussi vite préparer nos affaires pour pouvoir vivre 3 jours sans notre maison.
Quelle journée !!!
Pépère dans le bateau, nos billets d’avions pour Panama en poche, nous ne pouvons rester, qu’un seul jour tranquilles, au bout de cette Amérique du sud que nous avons parcourue pendant onze mois avec plein de souvenirs bons et moins bons, mais encore une fois, de belles découvertes et aventure !!!
L’Amérique centrale nous attend, au revoir Amérique du sud.