Encore un dernier petit tour dans cette charmante ville de Cuzco avec la visite du monastère bâti sur un temple du soleil inca.
Une visite au marché à l’heure du repas
Et nous partons seuls pour la suite de nos aventures.
C’est dimanche, ici c’est la fête
Plus loin, la voie ferrée est investie par les commerçants.
Et nous prenons la Direction d’Ayacucho que nous pensons atteindre dans 3 ou 4 jours.Nous allons ainsi parcourir la cordillère centrale, ancien fief de l’organisation révolutionnaire ; le « sentier lumineux ». Le parcours est jugé peu sûr par les guides, mais nous jugerons par nous-même.
La route défile, entre 28 et 40 km/h. En fin de journée, un panneau indique un site archéologique. Nous prenons la piste sans trop de convictions, mais nous aimons bien les parkings des sites pour dormir.
Ici, pas vraiment de parking, mais un gros rocher devant des ruines peu intéressantes.
Cette grosse pierre du nom de « Saywite » est étonnante, nous n’avions jamais vu une telle chose..
Avec un peu de Edge nous pouvons regarder sur internet. Effectivement, ce caillou sans protection, à la merci des vandales est effectivement très intéressant.
Une sorte de carte en 3D est sculptée dessus, c’est tout bonnement magnifique. Est-ce une œuvre d’art, un plan demandé par un chef Inca, nous ne trouvons aucune certitude sur internet. Seule certitude, encore une fois, le hasard nous a bien dirigés pour le bivouac.
Autour du site, les patates colorent les champs suivant leur variété.
2e jour,
Escortés par la police,
nous arrivons à Abancay, dernière ville avant la grande Montagne, nous faisons un petit ravitaillement pour les jours à venir.
Des légumes
Et 30 gallons de gasoil… eh oui, ici on cause en gallon.
Déjà, certaines choses manquent. Pas de beurre…
Puis, nous reprenons la route sous le regard de cet autochtone.
On nous avait prévenus, el niño a frappé il y a quelques jours, et les montagnes font leur vie sans se préoccuper de nous, pauvres automobilistes.
Route pas forcément réservée aux automobiles.
En tout cas, les promesses sont tenues. Rouler dans ces montagnes est un réel plaisir.
Nous passons notre temps à monter à plus de 4000, pour redescendre à 3000 et ainsi de suite.
Un peu vertigineux parfois.
En tout cas, nous sommes bien dépaysés dans cette région retirée.
Parfois, nous avons du mal à imaginer la vie de ces gens assez démunis.
Pour l’instant, pas de danger, la population n’est pas du tout hostile
Et, les nuits sont calmes.
3e jour.
Pépère fait mine de ne pas démarrer. In extrémis, avec une batterie poussive, il se met en route.
Nous rejoignons une ville un peu plus loin, Michel va chercher un nouveau testeur, le nôtre a rendu l’âme.
Le moteur de Pépère n’a pas été arrêté. Il teste les batteries.
Elles semblent bonnes. Pour vérifier le diagnostic, il arrête le moteur.
Malheureux… il ne redémarre plus. Nous voilà coincés en pleine rue.
Alors que nous essayons de trouver une solution avec un jeune mécano de passage, une femme vient nous voir pour nous aider. Cette péruvienne parle français.
Elle monte avec nous et nous conduit jusqu’à un garage auto.
Bizarre, à Cuzco nous avons changé une batterie et maintenant c’est l’autre…
Nous laissons notre super batterie Bosch, achetée il y a seulement deux ans, et mettons une chinoise à 55€ !!! Bon, on verra bien à l’usage.
Pour l’instant ça marche et nous pouvons reprendre notre route.
C’est toujours aussi beau.
Les paysans s’acharnent à cultiver des champs très en pente, bien sûr à la main.
Mais, le plus extraordinaire, c’est qu’ils font ça comme des artistes peintres.
Pour la récolte des pommes de terre, toujours à la main, il y a du monde.
Et lui, il nous vise, il va tout de même pas nous lancer sa flèche ?
Finalement non, mais il a hésité.
Et la route monte, monte, jusqu’à un plateau à plus de 4300 mètres. C’est très beau,
Mais nous continuons en espérant dormir à moins de 4000.
OUfffff !!!!!!!!, après des kilomètres de plateau, la route descend jusqu’à un petit village à 3500 m.
Oui, mais attention, nous approchons d’Ayacucho, le bivouac est-il sûr ? De toute façon, on ne va pas dormir en roulant.
Ce terrain vague fera bien l’affaire.
Une fois posés, Michel va faire un tour des maisons environnantes. Personne ne sort, il a l’impression d’être regardé en cachette. A l’autre bout, une femme est dehors, il va dans sa direction, mais la femme rentre chez elle. Il insiste pour lui dire que nous dormirons ici cette nuit. Elle parait étonnée, mais ne semble pas y voir d’inconvénient.
4e jour
Avant de partir nous allons saluer des femmes et des hommes plutôt accueillants. Hommes et femmes sont en attente, par terre, du départ du 4X4 qui doit les emmener au champ.
Encore un peu, et nous entrons dans la ville d’Ayacucho. Le Général Sucre nous accueille.
Au milieu de la place d’arme.
Pépère dans une rue, nous allons faire un tour de cette ville chargée d’histoire.
Effectivement, le danger doit être réel. Ce policier à 2 pistolets sur la jambe droite, et peut être ailleurs.
En tout cas, nous ne nous sentons pas en danger. Cette ville a un certain cachet.
Son coté authentique du à sa mauvaise réputation, repousse les touristes et maintient une vraie vie traditionnelle.
La visite terminée, nous partons pour l’ancienne capitale de l’empire « Wari » à 25 km.
Michel découvre une nouvelle civilisation, après les Tiwanakus, les Nazcas et les Incas, voilà que s’intercalent les Waris. La ville a été construite vers 600 après JC.
Décidément, de loin, nous ne connaissons que les incas, mais finalement, ils n’ont régnés que 150 ans environs au 15 et 16 iem sciècle. Les autres ont une histoire beaucoup plus longue, mais encore une fois, sans écriture, tout ce qui est dit sur eux, n’est, en partie que suppositions.
Nous voilà donc parti pour la visite des ruines « Wari ». Pour des ruines, c’est vraiment des ruines, Michel essaye de comprendre ce qu’il voit.
Doreen photographie de figues de cactus…
Doreen s’en fout, elle photographie des sauterelles….
Nous tombons d’accord seulement sur l’intérêt de cette belle poterie dans le petit musée à l’entrée.
Le site est immense, malheureusement, en grande partie recouvert par les cactus. Mais quand même, savoir qu’ici se tenait la capitale d’une grande civilisation est toujours intéressant.
A l’entrée, Doreen discute avec un homme de la sécurité. Lorsqu’elle lui demande si nous pouvons dormir sur le terrain de l’entrée, Il met les mains sur deux révolvers à sa ceinture et à la manière d’un cowboy, lui confirme qu’il est là pour nous garder.
Bon, OK alors nous dormirons ici ce soir.
Avant, nous montons à la source du mouvement « le sentier lumineux » à Quinua, 15 km plus loin. Ce mouvement a débouché sur un conflit terrible entre l’armée et les paysans de 1980 à 2000.
Environs 15 000 paysans ont été assassinés durant cette période.
Le village est superbe
Mais l’ambiance y est bizarre… Comment un aussi petit village peut-il avoir une si mauvaise réputation. De loin, on dirait un petit village bien tranquille dont les habitants ont une passion, la poterie. Chaque maison est décorée de ses « œuvres » et plusieurs artisans vendent les leurs dans de petites boutiques.
Rien d’anormal donc. Sauf qu’en partant, juste avant la tombée de la nuit, l’ambiance devient lourde et pesante.
C’est à ce moment que dans ce tout petit village, 4 voitures s’apprêtent à patrouiller avec des policiers équipés de fusils mitrailleurs.
Nous partons rejoindre les restes de la capitale Wari. Là-bas, on le sait, nous serons bien gardés.
Nous étions également allés, dans la journée, à l’obélisque de Quinua, mémorial de la bataille d’indépendance. Elle a été menée et gagnée par le fameux générale Sucre en 1824
Décidément, sur ces 20km, 3 évènements majeurs pour le Pérou ont eu lieu. Nous sommes heureux d’y être passés.
5e jour.
Nous bifurquons en direction de Pisco au bord du Pacific. Encore une grosse journée de montagne qui nous fait passer par un col à 4746 m.
Nos organismes sont maintenant habitués.
Il nous faut également affronter les « coupeurs de routes »
Ils sont bien jeunes et à leur approche, Un coup d’accélérateur et le bruit infernal de Pépère en montée, les fait tout lâcher et courir sur les bords.
Oui, mais voilà leurs maisons…
Ils sont vraiment très pauvres alors finalement, au 3e barrage, Michel s’arrête en douceur avant leur barrage pour leur donner quelques pièces.
Mon dieu qu’ils sont sales… Les pauvres petits, ils sont vraiment élevés à la dure.
De passage, nous adorons ces maisons, mais pour vivre dedans, à ces altitudes… Ils ont une sacrée constitution.
Et sur des centaines de kms, toujours ces murs faits par on ne sait qui pour on ne sait quoi. Quel travail.
Une fois le fameux col passé, le décor change nous commençons notre descente vers le niveau zéro du Pacifique
Nous passons encore une bizarrerie géologique magnifique !!!
Puis, c’est la descente avec un brouillard à couper au couteau.
D’ailleurs nous avons bien faillit y laisser Pépère lorsque Michel décide de reculer pour voir un petit site Inca indiqué par un panneau. Juste à ce moment, Deux énooooooormes semi-remorque arrivent derrière et manquent de nous broyer à 50 cm prêt. Même eux ne doivent pas comprendre comment ils nous ont évités.
Une fois de plus, nous constatons que dans la vie, il faut du courage, de la ténacité et tout un tas d’autres choses, mais une petite part de chance est également indispensable.
Finalement, nous n’irons pas jusqu’à Pisco et dormirons à côté d’une petite église,
Dans un village qui parait détruit et abandonné. Il est bien détruit, mais pas abandonné.