Du 15 au 16 avril
Malgré notre grande envie de chaleur, nous partons ce matin plus au sud de la Carretera. Environs 120 km de piste.
Là-bas, il y a un petit village où les rues n’existent pas. Toutes les personnes que nous avons croisées nous ont conseillé ce détour.
Marie Rosa n’en peut plus du froid avec leur tente de toit. Avec Daniel, ils décident de ne pas venir avec nous pour se rapprocher du nord. Nous les retrouverons peut être plus tard.
Passons sur la beauté des montagnes où les mélanges de couleurs font encore merveille.
Depuis le départ, nous pensons trouver notre stoppeur Jonathan. Par SMS, il nous avait informés de sa présence dans la région.
En effet, au 70 iem km, il est sur le bord de la route. Une voiture la laissé ici, seul au milieu de rien…
Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour remplir quelques bouteilles d’eau de source dans un décor complètement tropical, incroyable sous cette latitude.
Tien qui c’est ces deux-là ?
-Salut d’où venez-vous ?
-comme vous, de la Drôme !
-c’est pas vrais !!! Et d’où dans la Drôme ?
-de Dieulefit.
Incroyable de se retrouver ici complètement hors saison à des milliers de kilomètres de chez nous.
Mariette et Benjamin sont partis de France en voilier jusqu’au Brésil, après un passage en Guyane, ils sont descendus en car et stop jusqu’à Ushuaia pour remonter par notre route. A Punta Arénas, ils ont acheté deux vélos et ils remontent jusqu’en Guyane par la même route que nous jusqu’au Pérou.
Franchement, depuis quelques temps, tous ces jeunes que nous croisons forcent notre admiration. Nous, on se plaint de l’état des pistes, du vent, de la pluie et du froid de temps en temps, mais, en vélo… c’est même pas imaginable.
Nous voilà à Tortel, vu du haut, le cadre est sympa.
voilà sa carte d’identité.
Et on nous dit que dans tout ce village, il n’y a aucune rue ?
Allons voir.
Et oui, ici, les rues sont des passerelles
Elles se transforment en escalier lorsque ça monte
Et souvent, nous trouvons ce panneau indiquant la montée à utiliser en cas d’alerte au tsunami. Bonne précautions.
Bien sûr que c’était la bonne solution, au bord de la mer sur ces montagnes débordantes de végétation, les chemins seraient sans cesse à refaire. Surtout, que nous avons de la chance, car à Tortel il pleut presque tous les jours.
Même les nombreuses places publiques sont en plancher. Quel travail !
Ici, c’est la rue pour aller à l’église.
Là, c’est l’école.
Malgré tout, les enfants ont des vélos,
Et la mer pour jouer.
Pour les adultes, c’est une autre histoire, le bois est partout.
Il faut le décharger des petits bateaux.
Le stocker dans les rues, pardons, sur les passerelles, pour la fabrication des maisons
Ou pour le chauffage
Et aller en chercher du gratuit à marée base.
Même les artistes le travaillent, il y a des statues partout.
Le mobilier urbain est du même matériau.
Malgré le pittoresque de ce village, il faut bien reconnaitre que la vie doit y être rude avec cette pluie presque journalière et le froid sous ces latitudes.
Ils ne prennent même pas la peine de faire sécher le bois avant de le bruler, les cheminées fument terriblement.
La visite terminée, nous laissons Jonathan aller dormir chez l’habitante que Michel lui a trouvée et allons chercher un bivouac.
Là, ce serait pas mal.
Nous avons bien un doute car le sable semble avoir été lissé comme après une vague.
Il y a des flaques d’eau sur le chemin, Michel goute si elles sont salées au cas où la marée monterait jusque-là.
Non, c’est de l’eau douce. Nous rentrons dans Pépère manger, pas très rassuré par ce niveau d’eau instable à presque 2 km de la mer.
Nous avions pris des repères et à la fin du repas, Doreen regarde avec sa lampe par la fenêtre, effectivement, l’eau monte.
Ni une ni deux, on lève le camp pour aller dormir en haut sur le parking du village.
Mauvaise analyse de Michel, la marée a fait monter le niveau de la rivière.
Le lendemain, Michel refait une visite du village avec le brouillard
Et nous reprenons la route de Cochrane pendant que Jonathan dort sur le plancher de Pépère.
A nouveau au camping de Gaston, Jonathan nous informe que les deux français sont au camping où il dort.
La soirée se termine, tout logiquement, autour d’un gigot d’agneau tous ensembles Gaston compris.