Après une longue hésitation, nous partons pour Médeline à la recherche d’un bon plan pour traverser la région de Panama en ferry depuis le port de Turbo.
Les routes ici, sont chères, nous trouvons des péages tous les 50 km en moyenne.
Mais, ces péages sont une vraie aubaine pour les vendeurs à la sauvette qui font leur business en vendant chips, fruits et toutes sortes de choses.
Ici, les dos d’ânes sont très nombreux et, comme pour les passer il faut pratiquement arrêter le véhicule, ces vendeurs et vendeuses sont également présents à coté de chacun.
Même sans dos d’ânes ni péage ils trouvent toujours un endroit pour vendre quelque chose.
Pour monter à Médéline, la route est assez fastidieuse, alors on observe la vie
Toujours ces bus extra larges où au moins 6 personnes sont assises à côté du chauffeur.
Les petites minettes en scooter, nous n’avons toujours pas compris le financement du matériel et de l’essence compte tenu du niveau de vie. Paraît-il que ce sont les parents qui financent. Mais, souvent ils n’ont rien alors…
De toute façon, la moto, est partout dans le pays.
Et ces terrasses de café barreaudées, elle montrent le niveau de sérénité dans ce pays…
Ils ont tous peur de tout le monde, même le passager de cette moto a peur de son pilote…
Nous rencontrons également un français de Cali avec sa chérie. Il en a marre de camper depuis deux mois avec l’insécurité et la pluie. Il est vrai que le superbe pays qu’on nous avait décrit est souvent caché derrière les nuages d’avril.
De temps en temps un volcan émerge, mais c’est rare.
Et l’insécurité semble bien réelle.
C’est quoi ce truc qui nous double !!!
C’est pas un truc, c’est un truck avec ses remorques de cannesà sucre.
Y en a plein ici, car nous sommes dans une grande vallée de canne à sucre.
C’en est assez pour aujourd’hui nous allons passer la nuit dans un parc naturel juste en dessus des champs de cannes.
Au camp, Michel est heureux de voir le résultat d’un passage de Pépère au Lavadero. Plus d’une heure et il est neuf.
Nous reprenons la route dans la matinée
Alors que nous pensions arriver à Médeline bien avant la nuit, la route se fait plus montagneuse et tortueuse. Nous allons arriver un peu plus tard mais on a le temps.
Eh bien non, on arrivera beaucoup plus tard car la route est bloquée par les énormes camions de 18 mètres qui à chaque épingle prennent toute la route ; et ceci chacun leur tour dans les deux sens.
La vraie galère….
En début de soirée, nous voilà enfin dans la ville de Pablo Escobar, Médeline.
Nous avons mis dans le GPS un parking conseillé par le site « ioverlander » mais, l’endroit est de l’autre coté de la ville. Croyant bien faire, notre GPS nous dirige au plus direct.
Mon dieu… nous voilà partis dans des petites rues qui se transforment vite en petites ruelles sur les collines de la ville. Normalement, des quartiers réputés à éviter.
Nous voilà beaux ! Ça devient trop étroit. Nous tentons une dernière chance pour tourner à gauche au chausse pied et rejoindre une rue plus grande, mais avant, nous avons encore une ruelle très étroite à passer. Nous arrivons au bout en rasant les balcons au millimètre.
Merde ! Y a une voiture mal garée, il nous manque 10cm
Impossible de faire demi-tour, avec les balcons et les motos, c’est trop risqué.
Il n’y a plus qu’une solution, c’est de demander de l’aide dans ce quartier plus que louche.
Michel demande à un jeune d’appeler le conducteur pour qu’il bouge un peu sa voiture, mais, la tradition ici, c’est de ne surtout pas déranger quelqu’un qui se serait mal garé, auto ou moto.
Au bout d’un moment, un homme au balcon descend et vient nous aider à reculer pour reprendre une autre petite rue où nous serons sûrs de passer.
Pour l’opération, deux motos gênent, mais en aucun cas quelqu’un ose les toucher pour les déplacer de 10 centimètres, notre guide nous fait passer en marche arrière sans rien déplacer. Du grand art.
Résultat de l’expérience.
Pas mal d’angoisse au début, mais les gens ont été au minimum coopérants et pour certain très gentils. Nous avons bien senti que ce quartier avait ses règles et que nous avions agi comme ils l’entendaient.
Nous pouvons maintenant aller au point GPS prévu. Finalement, nous escaladons de nuit sous la pluie la montagne jusqu’à presque 3000 mètres. Pour une fois, le plan du site n’est pas terrible.
Nuit tranquille et nous redescendons à Médeline. Hier soir, nous avons beaucoup lu sur ce fameux port de Turbo et ce que nous avons vu de la ville hier ne nous dit rien de bon. Finalement, nous allons faire un tour de la ville et, pour Pépère, il partira comme tout le monde de Carthagène.
Nous ne nous sommes pas vraiment sentis bien dans cette ville, mais Michel qui a toujours aimé Botero veut voir la place qui porte son nom.
Pas déçu, la place est pleine de statues du maitre
Aïe !! Un bronze au soleil (pour une fois) ça brûle…
Sans vouloir être mauvaise langue, l’artiste a trouvé son inspiration dans la ville, parfois, on a l’impression de reconnaitre un de ses modèles échappé de la place.
Trêve de plaisanterie, à Médeline, les filles sont jolies.
Mais à part ces quartiers qui grouille de vie latino,
nous n’avons pas mordu à la beauté de cette ville où la misère des drogués met assez mal à l’aise.
Nous n’avons pas photographié dans la rue, mais là c’est dans un des nombreux squats autour de la place.
Sans savoir où nous dormirons, nous repartons le soir même sous une terrible averse, les motards ont l’habitude et sortent leurs imperméables.
A une vingtaine de km de la ville, nous trouvons un petit village isolé où Pépère peut se garer à côté d’une petite rivière.
Michel fait son petit tour et discute avec deux personnes qui nous confirment que l’endroit est tranquilo.
Eh bien, ici, c’est le jour et la nuit avec la ville, au petit matin les voisines viennent visiter pépère
Elles apportent même le petit déjeuner.
Nous restons un bon moment avec le papy pour discuter du nid de colibri qu’il a dans son jardin. Le tout petit, il l’appelle le niño, bien sûr.
Puis, nous reprenons Pépère pour rejoindre la route du café. Mais encore une fois, la route se bloque.
Nous restons complètement arrêtés 3 heures. Les chevaux ont eu le temps de faire 4 ou 5 voyages
Les gens en profitent pour mendier, même ce petit qui reste tout penaud en voyant que nous parlons français.
Quand notre convoie redémarre, des jeunes cherchent un transport pas cher.
Tout ça pour une route qu’ils sont en train de refaire. Mais à voir l’ardeur du personnel, on comprend mieux les blocages.
Notre voyage à Médeline se termine sur un parking pour camions avec un nouveau fruit, pas très bon pour une fois.