Partis de Carthagène, notre avion nous laisse à l’aéroport de Panama. Nous sommes coté Pacifique et nous devons retrouver Pépère demain à Colon coté Atlantique. Pas de panique, il n’y a que 80 km.
Nous prenons le premier taxi d’accord pour nous emmener à un prix raisonnable, 75 US$. En plus de son activité de taxi, il organise des visites de la région. Pendant le trajet, il nous explique les premières choses que nous devons savoir et comme nous ne savons pas où dormir, nous lui demandons de nous trouver un hôtel.
Nous refusons le premier. Il se trouve dans un quartier assez malsain et en plus il n’est pas bien.
Après avoir traversé des quartiers encore pires,
-C’est Beyrouth ou quoi ?
Notre chauffeur s’amuse de savoir « qu’ils vivent là-dedans », mais c’est pas drôle, comment avec une telle misère, la violence ne se serait-elle pas installée ? Car ici, l’espérance de vie d’un touriste à pied, n’excède pas quelques heures…
Il nous emmène finalement au New Washington à côté de ces quartiers.
De loin, il donne une bonne impression avec son porche d’entrée
Sa montée d’escaliers sous une coupole,
Un vrais hôtel d’époque coloniale, mais, en apparence seulement. A l’intérieur, tout est à peu près dans l’état de ces climatisations, fonctionnel, mais très vieux.
Et une fois installés, nous voyons passer les jeunes d’à côté. En fait, la belle piscine autrefois réservée aux riches clients, s’est convertie en piscine municipale pour les jeunes des quartiers. Avec la musique jamaïcaine en prime jusqu’à minuit. Bon, si l’on prend ça pour une expérience de plus, ça passe.
Récupérer Pépère est maintenant le plus important, alors après une première nuit dans cet hôtel de standing, nous allons au port faire les démarches. Toute la première journée se passe dans les bureaux de la compagnie maritime.
Michel a du mal et implore les cieux…
Un papier manque à l’appel, la « bill of landing ». Notre transitaire au départ de Colombie n’a pas réglé le transport et le papier ne peut être délivré.
Echange de mail entre nous et Carthagène et quelques mensonges plus loin, la journée se termine par une promesse pour demain matin…
Retour à notre charmant hôtel pour une seconde nuit.
La suite? Et bien, nous n’aurons le papier qu’en début d’après-midi. S’en suit une course contre la montre dans la succession, impressionnante, de bureaux nécessaires pour libérer Pépère.
Finalement, tout est fini, mais à 16h le port est fermé… ce sera pour demain.
2 nuits au New Washington, ça va bien, ce soir nous prenons un Sheraton bien mieux et à peine plus cher. Doreen apprécie…
Elle en profite pour faire la grasse matinée pendant que Michel va terminer les formalités. Au total, entre le cheminement normal et les retours en arrière pour papiers mal tamponnés, nous aurons passé 14 bureaux ou guichets pendant ces deux jours et demie. Belle galère…
Michel arrive enfin avec Pépère sur le parking. Tout s’est bien passé sur le bateau.
Maintenant, il faut chercher un mécano pour souder la barre qui tient les amortisseurs. A Colon, personne ne se sent pour le faire. Nous partons pour Panama city. Là-bas, il y aura surement ce qu’il nous faut.
Eh bien, il semble que non, chaque garage nous envoie vers un autre qui nous envoie vers un autre. On nous conseille d’aller chez le plus gros carrossier de la ville. Il est fermé, nous y retournerons demain.
Un peu perdus, nous visitons involontairement Panama à la nuit tombée
avant d’aller dormir sur un parking calme et sécurisé.
Le lendemain, rebelote, le carrossier nous envoie vers un tout petit soudeur qui ne peut rien pour nous, mais il connait, un garage spécialisé dans les 4X4.
En effet, le patron de Procar accepte le chalenge et en 5 mn, il est avec son soudeur sur le capot pour faire des plans, on se croirait dans « Monster Garage » à la télé.
Nous tombons d’accord sur un prix assez élevé, car il faut refaire une pièce, la souder sur le châssis à côté du plancher en polyester, isoler tous les câbles de la zone et enlever notre deuxième réservoir de gasoil.. Il fera le travail demain et après demain.
Nous laissons Pépère pour une chambre bien négociée par Doreen au Sofitel. La vue sur la ville nouvelle est magnifique.
Et le lendemain, c’est quartier libre, nous en profitons pour aller voir le canal de Panama, les écluses semblent minuscules à l’approche des gros porte-containers.
Mais, ça passe
Vraiment très juste, on vient de loin pour regarder la manœuvre.
La vue arrière des monstres, guidés par de petits véhicules étranges, est vraiment impressionnante.
Ravis par cette matinée passée devant le chef d’œuvre de Ferdinand de Lesseps, nous repartons vers 15h pour surveiller le travail du « Monster Garage » 8km à faire. A Panama city, ils vendent des voitures mais oublient de s’occuper de leur trouver une place dans la ville, résultat, 5h de trajet…
Nous arrivons au garage où nos hommes ont fabriqué une pièce monstrueuse pour remplacer le tube cassé.
-Vous êtes fous ! la pièce est beaucoup trop lourde, et le châssis, prévu par Toyota avec un petit tube, comment va-t-il réagir avec cette pièce qui empêche toute torsion ?
-Non, vous n’aurez pas de problème à cet emplacement.
Bon, de toute façon, on a plus le choix, ici, personne ne veut nous réparer.
Encore une nuit à l’hôtel, une petite balade en ville et nous voilà de retour au garage.
Les filles du patron ont investi le bureau
Nous retrouvons Rui et son employé, le travail est fini, ils sont très fiers.
Mais, combien fait cette pièce ? 18 kg, l’autre faisait environ 4 ou 5 Kg !!! On verra à l’usage, une chose est sûre, elle ne cassera pas, mais le châssis ?
Nous reprenons Pépère et, « pour l’instant », il va vraiment bien, alors nous allons faire un petit tour des environs.
Et le fameux pont juste avant les écluses.
Enfin, nous retournons dormir sur le parking où nous avions dormi le premier soir. Nous faisons la connaissance de Valentine et Michel deux français en voyage avec également un 4X4 à cellule.
Ainsi que de Cloé et Laurent deux québécois en voyage avec ce car aménagé par eux même.