En Inde, beaucoup de villes sont sacrées, Mais, s’il y en a une qui l’est plus que les autres, c’est bien Varanasi.
Nous entrons en fin de journée dans la ville, de gros travaux sont menés pour élargir la route qui est vraiment terrible. Bizarrement, les maisons sont détruites juste par moitié et les gens habitent dans la partie arrière. Ils mettent de nouvelles portes, fenêtres, et le tour est joué.
Avant de visiter demain, nous nous posons de l’autre côté du Gange. C’est très beau.
Mais en y regardant de plus près, il se passe des choses là-bas.
Alors que nous avions facilement trouvé le chemin pour arriver là, le lendemain, Michel tente un raccourci. Mauvaise pioche. Il faut passer sous des branches basses, le chemin nous réserve des surprises. Celui-ci, on l’a vu, mais on a bien fini dans un autre. Heureusement Pépère en a vu d’autre.
Il fait déjà très chaud, les buffles ont trouvé la parade.
Comme toujours, on veut être au plus près de ce qu’on a prévu de visiter, alors après s’être faufilés dans des rues hyper étroites, comme il est impossible d’aller plus loin, des jeunes nous proposent une place dans leur parking.
Pépère bien en sécurité, nous allons sur les berges du Gange. Il n’y a pratiquement pas de touristes occidentaux, nous sommes mêlés aux locaux.
Nous avions prévu de faire un tour en bateau sur le Gange, Michel pense que nous devrions commencer par ça pendant les grosses chaleurs de la journée. Alors, nous voilà embarqués pour une descente du fleuve pour 1 € chacun.
Notre première escale se trouve juste sur l’autre rive. Quelques passagers descendent du bateau pour aller se baigner dans les eaux sacrées.
Doreen en profite pour admirer les bijoux très travaillés des Indiennes.
Puis, le décor défile à nouveau.
Là bas, à l’endroit où l’on avait vu des feux, il y a de la fumée.
En se rapprochant, ça se précise. Nous avons la vue sur le site d’incinération incontournable de Varanasi.
Ici, la vie, la mort se côtoient dans une parfaite harmonie. Certain viennent déposer les offrandes dans le fleuve
et des offrandes, les berges en sont remplies.
Eux profitent du bonheur d’un mariage certainement arrangé par leurs parents
ces hommes portent fièrement la chapeau de Néru.
La baignade dans le Gange fait partie de la vie, en groupe
ou seul
Tout ça, c’est la vie, mais la vie a une fin, et ils ont une façon particulière de la gérer.
Comme pour les hindous la mort n’est qu’une étape vers une prochaine réincarnation, ce n’est
pas un triste évènement.
Par contre, plus vite le corps sera ramené à la cendre, plus vite les défunts seront réincarnés. Dans tout le pays, l’incinération est pratiquée partout mais, Varanasi a une place spéciale et beaucoup viennent ici à l’approche de leur mort pour être incinérés dans ce lieu sacré, au bord du Gange où seront versées leurs cendres.
Derrière ces tôles bleues et jaunes,
Nous assistons à un spectacle plus que perturbant pour des européens sensibles.
Dans un certain désordre organisé, se déroulent les incinérations
Après avoir été lavés dans le Gange et enduit de beurre, les corps attachés sur des brancards attendent leur tour, recouverts de couverture de couleurs vive
Chaque jour, les corps, devenus inutiles, de 200 personnes sont réduits en cendre sur ce site.
Le plus gros frais à la charge des familles est le bois, il y en a sur place, des quantités impressionnantes, dans tous les coins et bâtiments.
Ici, le corps est posé sur du bois
quelques morceaux sont posé sur le corps,
puis, la sciure de bois de santal
sous le regard du fils du défunt en blanc crâne rasé.
Ensuite, le feu est allumé, nous avons préféré ne pas rester pour cette étape par respect pour le fils.
Quelques minutes plus tard, le feu fait son œuvre (environs 3 heures.)
Parait il que le foyer, utilisé pour allumer les feux, brûle sans discontinuer depuis 3500 ans
Chose incroyable, leur technique est vraiment bien pensée car aucune odeur ne se dégage ni des corps en attente ni de la crémation.
Même si nous sommes très surpris par ce que nous avons sous nos yeux, la dignité des fils
force le respect, où sont ses pensées lorsqu’il fixe la combustion du corps d’un être qui lui était proche.
En dehors des familles (les hommes), il y a tout un tas d’ouvriers à la manœuvre dans un détachement incroyable
Les foyers resteront toute la nuit pour terminer leur combustion. A la fin, le personnel est autorisé à tamiser les cendres pour récupérer d’éventuels bijoux laissés sur les corps.
Pour finir, toutes ces cendres seront versées dans le Gange où les chiens sont à la recherche d’os à finir.
C’est donc dans ces eaux qu’ils se baignent
Nous avons même vu une femme qui boit cette eau sacrée.
Après, un passage au temple s’impose.
La soirée arrive alors nous marchons en direction de Pépère, la grosse fête journalière se prépare
Une foule immense est venue voir la cérémonie en bateau. On n’ose imaginer si l’un d’entre eux se renverse.
Sur les escaliers, c’est pareil et se frayer un chemin devient de plus en plus hasardeux
Alors on quitte les lieux pour aller où Pépère est garé, nous avons intérêt à vite filer avant que cette foule envahisse les petites rues. Nous avions vu cette cérémonie à Rishikech , allons vite récupérer Pépère.
Comme nous sommes à 3 kilomètres de foule, nous prenons un tuktuk vélo. Il nous fait un peu de la peine alors, nous lui donnons le double du prix de sa course, sa surprise et sa joie sur son visage, étaient belles à voir.
Maintenant il n’y a plus qu’à récupérer Pépère, le parking est envahi de motos, les jeunes mettent un bon moment pour nous dégager.
Dans les petites rues, c’est encore pire que ce que nous avons vu jusqu’à aujourd’hui. D’ailleurs, nous n’avons pas le droit de rouler ici avec autre chose qu’une moto ou un Tuktuk
Mais ça passe, nous sommes les vedettes sur tout le parcours, ils n’en reviennent pas qu’on puisse rouler avec ce gros véhicule dans ces ruelles bondées. Il y en a même un qui dit à Michel qu’on est de sacrés aventuriers.
Nous laissons monsieur l’incruste
Et cette jolie biche, restés tous les deux vers notre bivouac
Notre séjour à Varanasi se termine, il restera à coup sûr l’un des grands moments de notre tour du monde